Résonances du Message du Graal 1

de Abdrushin


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2. Au pays du crépuscule

Âme humaine, laisse-toi guider pour faire un pas dans le Royaume de la matière fine. Nous voulons traverser en hâte le pays des ombres sans nous y arrêter, car j’en ai déjà parlé. C’est le pays où doivent séjourner ceux qui sont encore trop stupides pour utiliser correctement leur corps de matière fine. Précisément tous ceux qui, ici sur Terre, s’imaginaient être particulièrement avisés. Dans le Royaume de matière fine, ils sont muets, aveugles et sourds, car l’intellect terrestre en tant que produit de leur corps de matière dense ne pouvait les suivre jusque-là, mais demeurait dans les étroites limites qu’il ne pourra jamais franchir du fait d’être lié à la Terre.

La première conséquence de sa grande erreur à ce sujet devient immédiatement claire à l’âme humaine, après la mort terrestre, étant donné qu’elle se retrouve inapte dans le Royaume de matière fine, désemparée et faible, bien plus qu’un nouveau-né sur la Terre de matière dense. Voilà pourquoi de telles âmes sont nommées des ombres. Des âmes qui ressentent encore intuitivement leur existence, mais ne peuvent plus en être conscientes.

Laissons donc derrière nous ces insensés qui en voulant tout mieux savoir, ont sur cette Terre, suffisamment bavardé sur des riens et doivent maintenant se taire. Nous entrons dans le plan du crépuscule. Un chuchotement parvient à nos oreilles. Il convient parfaitement à la lueur crépusculaire blafarde qui nous environne et qui laisse entrevoir indistinctement les contours de collines, de prairies et de buissons. Tout est ici logiquement réglé en fonction d’une somnolence qui peut être suivie d’un éveil. Mais qui le peut seulement, et ne le fait pas du tout.

Aucun son libre et joyeux, aucune vision claire n’est ici possible. Uniquement une somnolence, un état bien circonscrit, approprié à l'inertie des âmes qui séjournent ici. Elles ont toutes des mouvements traînants, glissants; fatiguées et indifférentes à tout, si ce n’est à une poussée imprécise dans une direction où, dans le lointain, semble poindre une délicate lueur rose qui, annonciatrice de Lumière, agit comme un doux enchantement sur les âmes apparemment si fatiguées. Des âmes fatiguées seulement en apparence, car à vrai dire elles sont paresseuses en esprit, c’est pourquoi leurs corps de matière fine sont faibles.

La lueur rose dans le grand lointain est une invite pleine de promesses! Éveillant l’espoir, elle incite à un mouvement plus vif. Par le désir d’atteindre cette lueur, les corps de matière fine se redressent de plus en plus; dans leurs yeux apparaît l’expression d’une prise de conscience plus intense et c’est toujours plus assuré qu’ils vont dans cette unique direction.

Nous les accompagnons. Le nombre des âmes autour de nous se multiplie, tout devient plus mobile et plus distinct, les paroles deviennent un peu plus fortes, elles s’enflent en un murmure bruyant, dont les mots nous font comprendre que celles qui s’efforcent d’avancer disent des prières, inlassablement, précipitamment, comme dans une fièvre. Les masses deviennent maintenant toujours plus denses, la poussée en avant devient ruée, devant nous les groupes s’amassent, ils sont repoussés vers l’arrière par ceux qui les précèdent, pour reprendre à nouveau la poussée vers l’avant. C’est ainsi qu’une houle déferle sur cette multitude amassée; de leurs prières s’élèvent des cris de désespoir, des paroles d’angoisse implorantes, des exigences craintives et ici ou là, aussi un gémissement étouffé, expression du plus grand désespoir!

Nous nous élançons rapidement au-dessus de cette lutte de millions d’âmes et nous voyons que devant elles, rigide et froid, se dresse un obstacle à leur progression, contre lequel elles se jettent en vain et qu’elles baignent inutilement de leurs larmes.

Des barreaux grands, solides et serrés, arrêtent impitoyablement leur poussée en avant.

Et la lueur rosée rougeoie de plus en plus dans le lointain; les yeux de ceux qui la désirent et qui l'ont prise pour but s’élargissent. Suppliantes, des mains se lèvent, serrant encore convulsivement des chapelets et laissant glisser un grain après l’autre entre leurs doigts avec des balbutiements. Mais les barreaux sont inébranlables, rigides, les séparant du but merveilleux.

Nous longeons les rangs serrés. C’est comme s’ils étaient interminables. Ils ne sont pas des centaines de milliers, non, mais des millions! Ce sont tous ceux qui sur Terre s’imaginaient sincèrement «croyants». Combien différemment s’étaient-ils représenté tout cela! Ils croyaient être joyeusement attendus et accueillis avec beaucoup d’égards.

Criez-leur: «Croyants, à quoi vous sert votre prière si vous n’avez pas laissé la Parole du Seigneur naître en vous-mêmes pour qu’elle devienne acte, pour qu’elle devienne évidence!

«La lueur rose dans le lointain est la nostalgie envers le Royaume de Dieu qui brûle en vous! La nostalgie, vous la portez en vous, mais vous vous en êtes obstrués le chemin par les formes rigides de fausses conceptions que vous voyez maintenant devant vous comme les barreaux d’une grille formant obstacle! Laissez tomber les fausses conceptions que vous avez acceptées pendant votre séjour sur Terre, tout ce que vous avez vous-mêmes construit à partir d’elles! Rejetez tout cela et osez lever librement le pied vers la Vérité, comme Elle est, dans son grand et simple naturel! Alors, vous serez libres pour atteindre le but de votre nostalgie!

«Mais voyez, vous n’osez pas, dans la crainte constante que ce que vous faites puisse être faux puisque jusqu’à présent vous pensiez autrement. Ainsi, vous vous entravez vous-mêmes, et devez rester où vous êtes jusqu’au moment où il sera trop tard pour aller plus loin et où vous devrez sombrer dans l’anéantissement! Vous ne pouvez être aidés en cela si vous ne commencez pas vous-mêmes par laisser derrière vous ce qui est faux!»

Appelez toujours! Criez à ces âmes où est le chemin du salut! Vous verrez que c’est absolument vain; car la rumeur des prières incessantes ne fait que s’enfler davantage, et pour ceux qui prient elle étouffe chaque mot capable de les faire avancer vers la lueur rose et vers la Lumière. Ainsi doivent-ils maintenant être perdus malgré maint bon vouloir, victimes de leur paresse qui ne leur laissa ni reconnaître ni accueillir davantage que les choses extérieures de leurs églises, temples et mosquées.

Attristés, nous voulons aller plus loin. Mais voici devant nous une âme féminine, son visage s’éclaire soudain d’un calme serein, un nouvel éclat luit dans ses yeux dont le regard était jusque-là soucieux et rempli d’angoisse; devenant plus consciente elle se redresse, devient plus lumineuse… un puissant vouloir émanant de l’espoir le plus pur lui fait lever le pied… et reprenant haleine, elle se retrouve au-delà des barreaux! Pour cette âme féminine, ces barreaux n’étaient plus du tout un obstacle parce qu'en une profonde méditation finement ressentie, elle était parvenue à la conviction que ce qu’elle avait pensé jusqu’alors devait être faux et parce que dans la foi joyeuse en l’Amour de Dieu, elle a rejeté sans crainte toutes ces choses fausses.

Étonnée, elle voit maintenant combien c’était facile. Dans la gratitude, elle lève les bras; une indicible intuition de bonheur veut se libérer par un cri d’allégresse, mais ce qui l’a envahie est trop grand, trop puissant, ses lèvres restent muettes, sa tête s’incline avec un léger tremblement, ses yeux se ferment lentement et doucement de grosses larmes roulent sur ses joues tandis que ses mains se joignent pour une prière. Pour une autre prière que jusqu’ici! Une action de grâces! Une puissante intercession pour tous ceux qui se trouvent encore derrière ces durs barreaux à cause de leurs fausses conceptions qu’ils ne veulent point abandonner!

Un soupir de profonde compassion soulève sa poitrine et c’est comme si un dernier anneau tombait, se détachait d’elle. À présent elle est libre, libre de suivre le chemin vers le but auquel elle aspire intérieurement.

Levant les yeux, elle voit un guide devant elle, et joyeusement elle suit ses pas dans le pays nouveau et inconnu au-devant de cette lueur rose qui s’intensifie sans cesse.

C’est ainsi que mainte âme se libère encore de ces masses qui derrière les barreaux de leurs fausses conceptions sont obligées de rester dans l'attente de leur propre décision, de leur propre résolution, qui peut les faire progresser ou les retenir jusqu'à l'heure de l'anéantissement de tout ce qui n'aura pas pu se ressaisir afin de se défaire des anciennes erreurs. Bien peu se sauveront encore de l’étau des fausses conceptions! Elles y sont beaucoup trop empêtrées. La rigidité avec laquelle elles s’y cramponnent est semblable à celle de ces barreaux qui leur interdit toute poursuite de l’ascension. Leur tendre la main pour qu’elles surmontent ces obstacles est impossible puisqu’il est absolument nécessaire que les âmes prennent une résolution personnelle. C’est le propre vécu intérieur qui donne le mouvement à leurs membres. C’est ainsi qu’une lourde malédiction s’abat sur tous ceux qui enseignent aux êtres humains de fausses notions au sujet de la Volonté du Créateur dans la Création, notions qu’il était jadis possible de trouver dans la Parole du Sauveur, mais qui ne furent pas conservées pures dans la parole de la Bible, et encore moins dans les interprétations terrestres.

Laissez-les, dans leur rigidité, continuer à marmonner des prières, dans l’illusion que leur nombre pourra les aider et devra les aider, parce que c’est là ce que l’Église a enseigné, comme si la Volonté de Dieu se prêtait au marchandage.

Nous continuons d’avancer dans le pays du crépuscule. Le rempart que forment ces barreaux semble interminable; ceux qu’ils retiennent se bousculent derrière eux à perte de vue.

Mais il en est d’autres. Des groupes, qui au lieu des rosaires, tiennent des bibles dans leurs mains et y cherchent désespérément. Ils s’assemblent autour de quelques-unes des âmes qui instruisant, veulent leur donner des renseignements en lisant continuellement des passages de la Bible. Çà et là, différentes âmes brandissent leurs bibles avec exigence; agenouillées, elles les tiennent souvent levées, comme en prière… pourtant, les barreaux demeurent et les empêchent de progresser plus loin.

Beaucoup d’âmes font valoir leur connaissance de la Bible, certaines revendiquent leur droit d’accès au Royaume des Cieux! Mais les barreaux ne vacillent pas!

Voilà qu’un homme, maintenant une âme masculine se fraye en souriant un passage à travers les rangs. D’un air victorieux, elle fait un signe de la main.

«Insensés», crie-t-il, «pourquoi ne voulez-vous pas entendre? J’ai déjà passé la moitié de ma vie terrestre à étudier l'Au-delà qui est désormais pour nous l’en deçà. Les barreaux que vous voyez devant vous disparaissent rapidement par un acte de volonté; ils sont créés par l’imagination. Vous n’avez qu’à me suivre, je vous conduis! Tout cela m’est déjà familier!»

Autour de lui, les âmes s’écartent. Il s’approche des barreaux comme s’ils n’étaient pas là. Avec un cri de douleur, il chancelle brutalement en arrière. Le choc était trop rude et le convainc très vite de l’existence des barreaux. Il se tient le front à deux mains; les barreaux se dressent devant lui, inébranlables. Avec une explosion de fureur, il les empoigne et les secoue violemment.

Furieux il s’écrit: «Alors, j’ai donc été induit en erreur par le médium! Et toutes ces années que j’ai passées là-dessus!»

Il ne pense pas que c’est lui-même qui a donné naissance à ces erreurs et qui les a propagées par la parole et par l’écrit, après qu’il eut interprété selon ses conceptions les images transmises par le médium, sans avoir étudié au préalable les Lois de Dieu dans la Création.

N’essayez pas d’aider cet homme, ni d’autres, car tous sont tellement imbus d’eux-mêmes qu’ils ne veulent rien entendre d’autre que leur propre ressenti. Il faut d’abord qu’ils en soient fatigués, qu’ils en reconnaissent la vanité ou l’admettent, là seulement est ancrée l’unique possibilité d’échapper encore à l’enchevêtrement de leurs fausses convictions après de longues errances au pays du crépuscule.

Ce ne sont pas là de mauvais êtres humains, mais ceux qui dans leur recherche, n’ont fait que s’entêter à entretenir de fausses conceptions ou bien étaient eux-mêmes trop paresseux pour réfléchir profondément sur toute chose, au lieu de vérifier par l’intuition la plus attentive si ce qu’ils ont reçu peut être considéré comme juste, ou au contraire cache des lacunes incapables de résister à une saine compréhension intuitive parce que n’étant plus naturelles. Laissez donc tomber toutes ces superficialités vides!

Que l’esprit humain repousse de lui toute mystique, puisque cela ne peut jamais lui apporter de profit! Seul ce qu'il ressent lui-même clairement par l'intuition, ce qu'il transforme ainsi en lui en une expérience vécue personnelle, cela seul lui sera utile pour la maturation de son esprit.

La Parole «Éveille-toi», que le Christ utilisa souvent, veut dire «Vis l’expérience ». Ne traverse pas l’existence terrestre en dormant ou en rêvant. «Prie et travaille » signifie: «Fais de ton travail une prière.» Spiritualise ce que tu crées de tes mains! Que l’exécution de tout travail devienne une respectueuse Adoration de Dieu, en remerciement pour les choses extraordinaires que Dieu t’a accordé de réaliser parmi toutes les créatures de cette Création postérieure, si seulement tu le veux!

Pendant qu'il en est encore temps, entreprends de t'éveiller, de tout vivre d'expérience, ce qui équivaut à ressentir consciemment toute chose avec l'intuition. Qu'il en soit de même pour ce que tu lis et entends, afin que tu ne sois pas contraint de séjourner dans le pays du crépuscule, dont je n’ai décrit aujourd’hui, qu’une toute petite partie.

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