La foi n’est pas telle que le plus grand nombre de ceux qui se nomment croyants la montrent. La foi véritable naît seulement lorsqu’on a parfaitement fait sien le contenu des Messages de Dieu et que l’on en a ainsi retiré une conviction vivante, libre de toute contrainte.
Les Messages divins arrivent par la Parole de Dieu ainsi que par sa Création. Tout témoigne de Lui et de sa Volonté. Aussitôt qu’un être humain peut intérieurement et consciemment expérimenter l’être et le devenir entier; son intuition, sa pensée et son action deviennent alors une unique et joyeuse affirmation de Dieu. Alors, il devient silencieux, en parle peu; il est devenu une personnalité, qui, par cette silencieuse vénération de Dieu que l’on peut aussi appeler confiance en Dieu, se dresse ferme et assurée dans la Création entière. Il ne planera pas dans des nuages de la fantaisie, ne tombera pas en extase, il ne vivra pas uniquement dans le spirituel sur Terre, mais avec bon sens et un courage renouvelé, il accomplira aussi son œuvre terrestre; il utilisera aussi adroitement pour cela le froid intellect comme une arme tranchante, en vue de se défendre face à une agression, naturellement sans, pour autant, devenir injuste. Il ne doit absolument pas souffrir en silence s’il lui arrive un tort. Sinon, il soutiendrait et renforcerait ainsi le mal.
Cependant, il existe de très nombreux êtres humains qui s’imaginent seulement être croyants! Malgré toute leur acceptation intérieure de l’existence de Dieu et de son Activité, ils craignent le sourire des sceptiques. Cela leur est pénible, inconfortable; si une conversation tombe sur ce sujet, ils prennent des airs de diplomates et ils font continuellement des concessions aux sceptiques par leur attitude embarrassée. Cela n’est pas de la foi, mais uniquement un accord intérieur! En réalité, ils renient ainsi leur Dieu, qu’ils prient en silence et dont ils attendent pour cela tous les bienfaits.
La prise d’égards mensongers vis-à-vis des sceptiques ne peut être excusée par le fait que la cause serait, pour des «croyants», trop sacrée et trop sérieuse pour risquer de l’exposer à d’éventuelles moqueries. Cela ne s’appelle pas, non plus, de la modestie, mais exclusivement une vile lâcheté! Exprimez donc enfin, par la parole, de quel Esprit vous êtes les enfants! Il faut se tenir sans crainte devant chaque être humain, avec la fierté qui appartient aux enfants de Dieu! Alors seulement, les sceptiques seront contraints de refréner leurs railleries trahissant uniquement leur incertitude. Mais, à présent, ils sont encouragés et nourris uniquement par le comportement craintif de nombreux «croyants».
Ces êtres humains se leurrent eux-mêmes, parce qu’ils ont donné au mot «foi» une toute autre signification que celle que ce mot exige. La foi doit être vivante, ce qui signifie qu’elle doit devenir conviction, elle doit se traduire en acte! Elle devient acte dès qu’elle a tout imprégné: intuition, pensée et action. Elle doit, de l’intérieur vers l’extérieur, sans devenir importune, devenir tangible et visible, donc compréhensible par elle-même dans tout ce qui appartient à l’être humain. On ne doit pas la brandir comme une illusion ni comme un bouclier. Mais tout ce qui devient extérieurement perceptible chez l’être humain doit exclusivement manifester l’irradiation naturelle du noyau spirituel intérieur. Exprimée en langage populaire, la véritable foi doit donc être une force qui, irradiant de l’esprit de l’être humain, pénètre sa chair et son sang et devient ainsi une unique évidence naturelle. Rien d’artificiel, rien de contraint, rien d’appris, mais uniquement la vie!
Considérez de nombreux croyants: ceux-ci affirment absolument croire à la poursuite de la vie après la mort et ont, en apparence, orienté leur pensée en conséquence. Mais s’il leur arrive, lors d’une quelconque occasion, de recevoir une preuve de cette vie de l’au-delà, alors ils sont effrayés et profondément ébranlés! Ainsi, ils montrent précisément qu’au fond ils n’étaient pas tellement convaincus de la vie de l’au-delà; sinon, une preuve occasionnelle de ce genre devrait leur paraître comme toute naturelle. Ils ne devraient donc ni s’en effrayer ni en être particulièrement bouleversés. En dehors de cela, il y a encore d’innombrables événements qui montrent, de façon précise, le peu de foi qu’ont ces prétendus croyants. La foi n’est pas vivante en eux.