Afin de tirer au clair la différence d’origine entre l’être humain et l’animal, il faut une dissection plus détaillée de la Création que celle ayant été effectuée jusqu’ici. L’appellation usuelle «d’âme groupe» pour les animaux en opposition avec le «je» personnel de l’être humain n’est pas suffisante, bien qu’en principe elle soit très justement pensée. Par là, il n’est donné qu’une désignation générale de ce qui se rapproche le plus possible du plan terrestre, mais la véritable différence n’est pas mentionnée.
Il faut préalablement tenir compte de l’évolution de la Création, telle qu’elle est expliquée dans l’exposé «Évolution de la Création»*(Voir l’Exposé 52, Évolution de la Création).
Pour faciliter une vue d’ensemble, il est bon que les plans principaux en soient encore une fois exposés de haut en bas.
1. Divin: | Divin-inessentiel Divin-essentiel |
2. Spirituel-essentiel: | spirituel-essentiel conscient spirituel-essentiel inconscient |
3. essentiel: | essentiel conscient essentiel inconscient |
4. matériel: | matière fine matière dense |
L’être humain a son origine spirituelle dans le spirituel-essentiel inconscient. L’animal, par contre, a son origine essentielle dans l’essentialité inconsciente. Entre ces deux degrés, il existe une différence énorme. Le noyau vivifiant de l’être humain est esprit. Mais le noyau vivifiant de l’animal est essentiel.
L’esprit se tient largement au-dessus de l’essentialité; par conséquent, l’origine intérieure de l’être humain est de beaucoup plus haute que celle de l’animal, tandis que les deux n’ont en commun que l’origine de leurs corps de matière dense. Cependant, avec le temps, l’esprit de l’être humain a bien davantage développé son corps purement d’origine animale que cela ne fut possible à l’essentialité de l’animal.
La doctrine de l’évolution naturelle du corps de matière dense à partir du corps animal le plus inférieur jusqu’au corps humain est donc juste. Elle montre l’action évolutive de la Volonté créatrice dans la nature, sans lacune sous tous rapports.
Il n’a été commis en cette doctrine qu’une seule erreur, mais elle est importante, on n’a pas su s’élever au-dessus de la matière dense. Lorsqu’on dit que le corps humain, soit le manteau de matière dense de l’être humain, provient du corps animal qui a précédé le corps humain, c’est juste. Ces deux corps cependant ne font ni l’être humain ni l’animal; ils en font partie seulement parce qu’ils sont indispensables dans la matière dense. Lorsqu’on veut déduire que la vitalité intérieure de l’être humain provient de celle de l’animal, on commet une faute impardonnable, source d’erreur qui doit fatalement provoquer un conflit. De ce conflit naît aussi, en beaucoup d’êtres humains la saine intuition contre cette fausse conception. D’une part, ils sont attirés par la justesse de cette conception, lorsqu’elle concerne les corps; d’autre part, ils sont de nouveau heurtés par la grossière négligence qui, sans plus, veut simplement assimiler à l’origine de notre corps celle de notre esprit.
La science ne pouvait sans doute, jusqu’ici, faire autrement que de dire que, dans l’évolution naturelle, l’être humain doit finalement descendre de l’animal et, tout d’abord, d’un animal semblable au singe, qui, dans sa forme, se rapproche le plus du corps humain, parce que la science ne s’occupait alors uniquement que de la matière et surtout de la matière dense, laquelle ne représente d’ailleurs qu’une toute petite partie de la Création. Et de celle-ci, la science ne connaît, en outre, que les manifestations extérieures les plus grossières. En réalité, donc, infiniment peu, autant que rien. Aujourd’hui elle peut utiliser divers éléments précieux, mais elle ne connaît pas encore le vrai et doit se contenter de quelques mots étrangers par lesquels elle remplace le Savoir. Ces mots désignent exclusivement la classification provisoire de certaines choses déjà existantes et utilisables dont on ne connaît pas le genre véritable et encore bien moins l’origine.
Mais l’essentialité et encore bien plus, la spiritualité, se tiennent au-dessus de toute matière en partant de la Terre pour aller vers le haut. Ils constituent la suite vers l’Origine de tout ce qui existe ou, ce qui est plus naturel, ils sont, en partant du haut vers le bas, ce qui a précédé la matière au cours de l’évolution.
Il doit être pris en considération que, de façon toute naturelle et résultant de l’évolution, tout ce qui est spirituel ainsi que tout ce qui est essentiel a absolument besoin d’un manteau de matière dense en obéissant aux Lois de l’évolution, dès qu’il pénètre comme agent formateur et noyau vivifiant dans cette matière dense. Tout différend doit immédiatement cesser lorsqu’on avance enfin, soit qu’on s’élève dans toutes les recherches bien au-dessus et au-delà de la matière, soit qu’on puisse suivre le cours naturel de l’évolution de haut en bas. Le temps est là où ce pas doit être fait. Cependant, la plus grande précaution est ici requise, afin que le Savoir spirituel, qui porte indéniablement en lui la logique, ne soit pas rabaissé par inadvertance à une ignorance fantaisiste. On doit prendre en considération le fait que l’essentiel et le spirituel ne peuvent être abordés qu’avec un esprit clair et libre, et non pas, comme dans la matière, avec des balances, des scalpels et des loupes.
Mais pas davantage avec un esprit mesquin ou avec des préjugés, comme cela est si souvent tenté. Les Lois de la Création existantes l’interdisent d’elles-mêmes et d’une façon infranchissable. En cela, une petite créature humaine, quelle que soit sa prétention, ne pourra faire dévier en rien la perfection de la Volonté d’airain de son Créateur.
La véritable différence entre l’être humain et l’animal réside donc exclusivement dans l’intérieur. Un animal ne peut aussi retourner que dans l’essentiel après qu’il ait déposé son corps de matière dense, tandis que l’être humain retourne dans le spirituel, qui se situe beaucoup plus haut.
L’être humain peut, certes, sous certains rapports, s’abaisser souvent jusqu’à l’animal, mais il demeure malgré cela toujours un être humain, puisqu’il ne peut se soustraire à la responsabilité, laquelle a son germe dans son origine spirituelle. L’animal, en raison de son origine uniquement essentielle, ne peut de son côté, jamais s’élever jusqu’à l’être humain. En réalité, la différence entre les corps ne réside que dans la forme et dans l’évolution plus noble de l’être humain; celle-ci fut provoquée par l’esprit, après qu’il eut fait son entrée dans le corps de matière dense.*(Voir l’Exposé 7, La Création de l’être humain)